đ Pour le premier article de ce blog, j’ai choisi de laisser les mots Ă Anne Gavalda qui, dans son livre « Des vies en mieux », rend un bel hommage aux cuisiniers et leurs motivations Ă exercer ce mĂ©tier.
đ Pour choisirâŠ. « ce mĂ©tier de chien qui consiste Ă nourrir ses semblables jour aprĂšs jour, il faut ĂȘtre fondamentalement bon.
Je ne vois pas comment on pourrait tenir sinon.
Il existe peut-ĂȘtre de mauvaises gens avec une veste de cuisinier sur le dos, mais pour se lever si tĂŽt et se coucher si tard, pour avoir si froid chaque matin en rĂ©ceptionnant sa marchandise puis si chaud devant ses pianos, pour ĂȘtre Ă ce point sous pression au moment des coups de feu qu’on s’endort ensuite dans le premier bistro venu Ă l’heure de la pause, pour se donner le mal de plonger des lĂ©gumes Ă©bouillantĂ©s dans des bains de glaçons afin de conserver leurs belles couleurs et – ce faisant – se doter pour soi-mĂȘme d’une mine Ă jamais terreuse, pour se sentir rĂ©tamĂ© pendant ses jours de repos, mais avoir l’Ă©nergie de nouer un tablier et nourrir ses amis, sa famille, les amis de ses amis, tous ces gens trop heureux d’avoir un cuistot sous la main et s’en trouver heureux, je me trompe peut-ĂȘtre, mais je crois qu’il faut ĂȘtre bon. GĂ©nĂ©reux du moins. Courageux , c’est obligĂ©. Parce que c’est tellement ingrat cette histoire de satiĂ©tĂ©. Tellement , tellement ingrat⊠Il faut toujours recommencer. »
đ MĂȘme s’il s’agit ici de cuisine, tout cela me parle et s’applique aussi, voire peut-ĂȘtre encore plus, Ă la pĂątisserie. Ce dĂ©calage parfois Ă©norme entre le temps de prĂ©paration d’un gĂąteau et celui de sa dĂ©gustation. Tant d’heures de travail pour un petit moment de bonheur Ă©phĂ©mĂšre… VoilĂ peut-ĂȘtre prĂ©cisĂ©ment l’essence de ce qui m’anime et que j’espĂšre vous faire partager…